Dans le cadre des sorties du LEM, nous vous proposons une étape de travail de Le roi du bois spectacle de la compagnie La Mazurka du sang noir, création prévue sur la saison 19/20.

Roi, où es-tu ?
Minérale, végétale, sensuelle toujours, l’écriture de Pierre Michon est intimement liée à la peinture ; et aux peintres. Sans vouloir jamais tomber dans l’illustration, j’ai voulu prendre au mot cette écriture pour lui donner une nouvelle résonance sensuelle : la faire entendre et la donner à voir (je ne serai pas le premier) ; pour que son lecteur devienne ce que de livre en livre Pierre Michon ne cesse de faire de lui : un spectateur.
La peinture comme l’écriture saisissent le monde, l’organisent. En leur associant théâtre et vidéo, il s’agira non d’une mise en abyme, mais d’une déconstruction, d’une mise à plat dont l’élaboration est livrée au regard ultime du spectateur.
Il ne s’agit plus d’organiser les langages (image, écriture) à la manière où nous y invite le masque fonctionnel de la culture, mais d’en débusquer le matériau fragmentaire (couleurs, sons) pour le recomposer en forme de point d’interrogation de notre perception du monde.


Si le propos est de confondre les frontières entre les arts de la représentation, c’est sans perdre le fil du récit et sa force poétique, sans en occulter les térébrantes espérances sans cesse déçues, les rêves charnels d’alcôves princières brisés sur les remparts des forteresses sociales : L’histoire d’un jeune paysan qui, enivré par l’épiphanie de l’insoutenable beauté, « peint pour être prince » et finit ses jours Roi sans divertissement, souverain amer d’un monde végétal ténébreux qui ne lui aura livré que des chimères…« Maudissez le monde, il vous le rend bien. »

Gilles Losseroy (metteur en scène de la cie La Mazurka du sang noir)

L’objectifs du projet est de porter à la scène le texte d’un écrivain contemporain majeur.
Créer une œuvre étroitement liée à la peinture, à partir du personnage de Desiderii, qui fut le seul élève de Claude Le Lorrain.
Travailler avec un plasticien qui ne cesse de s’interroger sur l’histoire de l’art et l’actualité des classiques : Sylvain Lang, artiste nancéien qui s’est illustré notamment en mettant en mouvement les tableaux de Georges de La Tour La Femme à la Puce et Emile Friant La Toussaint  respectivement aux Musée Lorrain et Musée des Beaux-Arts de Nancy.
Créer des passerelles entre peinture classique et création contemporaine en proposant un dispositif aux confins de la peinture, de l’installation et du théâtre : par un système d’écrans et de caméras, permettre au public de suivre le comédien sur la scène tout en le voyant présent sous des angles différents comme à l’intérieur de tableaux du XVIIè siècle.

Production Compagnie La Mazurka du sang noir – Equipe : Gilles Losseroy, Sylvain Lang, Jean-Curt Keller, Catherine Mamecier et Olivier Irthum.
sortie de résidence le 5 et 6 novembre à 19h
Entrée libre, réservation conseillée